Bien comprendre et se comporter avec les chiens de protection
La présence de chiens de protection peut engendrer des conflits avec les autres usagers de l’espace rural (randonneur, VTTistes, trailers, chasseurs…), résultant d’une méconnaissance de l’élevage, des chiens de protection et de la conduite à tenir en leur présence.
Pour prévenir tout incident, il est indispensable de communiquer et d’informer le plus largement possible sur ces chiens et leur rôle.
Les bons gestes à adopter
Il est recommandé d’adapter son comportement pour limiter le dérangement du troupeau et le déclenchement des chiens (aboiement, approche…). Si les chiens s’approchent, il est important de les laisser faire, et ne de pas tenter de passage en force.
À l’approche du troupeau :
- contournez largement le troupeau, sans vous mettre en danger ;
- marchez doucement, descendez de vélo
- restez groupés. Parlez distinctement, sans crier, pour vous signaler
En cas de rencontre :
- arrêtez-vous : les chiens vont venir vous sentir pour vous identifier
- ne forcez pas le passage
- ne fuyez pas et ne tournez pas le dos aux chiens
- ne les fixez pas dans les yeux
- ne caressez pas les chiens
- ne nourrissez pas les chiens
- vous pouvez tenir un objet (sac, vélo, veste), afin de mettre un espace entre les chiens et vous. Toutefois, ne vous servez pas de cet objet pour repousser les chiens.
- évitez les gestes brusques, ne les menacez pas.
Une fois que les chiens se calment ou s’éloignent, reprenez votre chemin en marchant et en gardant vos distances.
Cas des chiens de compagnie ou de chasse :
Pour votre sécurité et la leur, les chiens chiens de compagnie ou de chasse sont fortement déconseillés à proximité des troupeaux.
En tout état de cause, tenez toujours votre chien en laisse.
En cas de conflit,
- lâchez la laisse,
- ne vous interposez pas
- ne prenez pas votre chien dans les bras.
Pour en savoir plus, voir le clip n°4, "Chiens de protection des troupeaux : randonner avec son chien de compagnie ou en famille"
Les documents papier
Vous pouvez retrouver toutes les informations et bons gestes à adopter sur des documents papier, disponibles en offices du tourisme, mairies, Parcs Naturels Régionaux, Parcs Nationaux, gîtes, campings…
Pour en obtenir, nous vous invitons à contacter votre DDT(M).
Bande dessinée | Dépliant français/anglais | Dépliant espagnol/néerlandais/ allemand/italien | Affiche |
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format A5 | format A5 | format A5 | format A2 |
Les panneaux d’information
Des panneaux d’information sont mis à la disposition des éleveurs dans le cadre du PNA sur le loup et les activités d’élevage.
Dans les espaces protégés (parc national ou réserve naturelle nationale), la réglementation encadre la bonne pratique des activités humaines afin qu’elles aient le moins d’impacts possibles sur les milieux naturels et la biodiversité.
Les chiens de compagnie ou les vélos peuvent être interdits. C’est pour cela que le panneau "standard" a été adapté, avec les deux versions ci-dessous.
panneau standard | panneau sans chien de compagnie | panneau sans chien de compagnie et sans vélo |
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Les trois sortes de panneaux font la même taille : 594 mm x 410mm.
Pour en obtenir, nous vous invitons à contacter votre DDT(M).
Les vidéos et films
Série : Chiens de protection et randonneurs : besoin d’un décodeur ?
CLIP 4 - Chiens de protection des troupeaux : randonner avec son chien de compagnie ou en famille
Chiens de protection des troupeaux
Besoin d’un décodeur ?
Clip 4 : Comment se comporter ?
Si on est avec un chien de compagnie ou lorsqu’on est avec des enfants.
Les chiens de compagnie
Jean-Marc Landry, éthologue, spécialiste des chiens de protection des troupeaux.
Là l’objectif c’est d’éviter que les chiens de protection rentrent en contact avec votre chien.
Préparez votre randonnée. Certaines zones sont interdites aux chiens de compagnie.
Dans la mesure du possible, il serait bien de préparer sa randonnée, et d’éviter les zones où il y a des chiens de protection.
Si vous ne pouvez pas éviter ces zones-là, il faudrait avancer vers les chiens de protection en protégeant votre chien.
Tenir son chien en laisse.
Votre chien va rester toujours derrière vous, et vous allez utiliser un écran (soit une veste ou un sac à dos), pour éviter que le chien rentre en contact avec vous ou avec votre chien de compagnie.
La majorité des chiens de protection veulent entrer en contact avec votre chien, pour faire un contrôle.
Laissez les chiens se rencontrer.
Les chiens ont une manière de communiquer parfois qu’on ne comprend pas.
Il faut savoir que les chiens vivent leur vie de chien, c’est-à-dire que quand il y a des conflits avec votre chien, ce sont souvent des conflits ritualisés.
C’est rare que cela aille jusqu’à la morsure ou qu’il y ait des accidents plus graves.
Les chiens grognent, ils font des morsures inhibées, ils font leur vie.
En règle générale, tout se passe bien.
Pour éviter que les chiens rentrent en contact avec vous, il est possible de leur intimer de retourner au troupeau, du type « file aux brebis », de manière autoritaire.
Si malheureusement les chiens de protection rentrent en contact avec votre chien, et qu’il y a un conflit, à ce moment-là il faut lâcher votre chien, parce que la laisse est un lien avec le maître qui rend votre chien plus fort. Et à ce moment-là, il pourrait ne pas se soumettre. On peut dire un « non » autoritaire aussi, pour les séparer : « non ! Stop ».
Ce qu’il faut absolument éviter, c’est de se mêler de la bagarre, pour éviter que votre chien se sente plus fort, mais aussi éviter une morsure d’un des deux chiens, ou des trois chiens, qui viendraient vous mordre par erreur.
Le cas des petits chiens, type chihuahua, shih tzu, yorkshire, cavalier king charles…
Si vous vous baladez avec un petit chien, idéalement il faudrait avoir un sac à dos avec vous.
Si les chiens de protection s’approchent, il peut arriver qu’ils ne le reconnaissent pas comme l’espèce chien, mais comme une proie.
Il faudrait le mettre dans le sac, au lieu de le prendre dans vos bras.
Si vous le prenez dans vos bras, les chiens de protection vont essayer de le voir, de monter, même essayer de le mordre. Et malheureusement de temps en temps, on a des agressions redirigées, c’est-à-dire qu’il mord votre bras au lieu du chien.
Donc pour éviter cela, mettez le chien dans le sac à dos fermé, le temps de vous éloigner des chiens de protection, toujours en vous protégeant d’une veste, pour éviter qu’ils rentrent dans votre sphère individuelle.
Une fois que vous êtes suffisamment éloigné, vous pouvez ressortir le petit chien de votre sac à dos.
Que faire quand on est avec des enfants ?
De manière générale, les chiens de protection sont moins réactifs avec les enfants, mais c’est clair que quand on se balade avec eux, ça peut être impressionnant de voir des chiens de protection s’approcher.
Donc l’idée c’est de les protéger, nous, en se mettant comme écran face aux chiens de protection. Et nous, on a aussi un écran pour se protéger, en mettant une veste ou un sac à dos.
L’idée c’est de ne jamais laisser passer le chien par-derrière, c’est là que de temps en temps, certains chiens peuvent essayer de vous pincer.
On est toujours en face du chien.
Quand les chiens arrivent, on s’arrête. On regarde, on les contrôle.
Une fois que la situation s’est calmée, on continue d’avancer, vos enfants toujours derrière vous.
Il faut qu’ils aient une veste ou un sac à dos.
Et puis si jamais le chien peut quand même passer par-derrière, vos enfants auront quand même un écran pour se protéger.
Si les enfants sont à distance et que des chiens de protection viennent vers eux, il faut qu’ils restent calmes.
Et vous, vous devez vous signaler, pour attirer leur attention, le temps que vous récupériez vos enfants.
Dans la mesure du possible, évitez de prendre votre enfant dans vos bras et de tourner le dos aux chiens.
Parce que là vous avez une zone vulnérable et les chiens peuvent venir par-derrière, vous n’avez plus de contrôle.
Préférez garder votre enfant collé à vos jambes.
Faites toujours face aux chiens.
Les mauvais gestes ou les mauvais réflexes seraient de s’agiter, de courir, de ne pas rester groupés.
Idéalement, lors de ces balades-là, il faudrait être au moins deux adultes pour pouvoir gérer plusieurs chiens.
D’avoir un sac à dos ou une veste, pour mettre entre le chien et moi, ça faisait barrière vraiment entre le chien et moi, et réellement pour moi, ça change vraiment la donne.
En fait, ils aboient, c’est leur manière à eux de dire « ne t’approche pas », mais pas plus.
Vidéo à retrouver sur dailymotion en version sous-titrée (français et anglais).
CLIP 3 - Chiens de protection des troupeaux : VTT et trail
Chiens de protection des troupeaux et activités sportives
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Clip 3 : VTT et trail
Bonjour, je suis Jean-Marc Landry, je suis biologiste et éthologue.
Je travaille sur les chiens de protection des troupeaux, ces grands chiens qui protègent le troupeau contre les prédateurs.
Et aujourd’hui je vous emmène avec moi, pour vous expliquer comment, quand nous sommes en VTT et en trail, se comporter face à un troupeau avec des chiens de protection.
Allez, je vous emmène avec moi !
Si le troupeau est en parc : ralentir pour ne pas déranger ou effrayer le troupeau.
Je suis en train d’apercevoir un troupeau
Je vais ralentir pour observer, et surtout ne pas déranger les bêtes,
parce qu’il y a des hommes et femmes qui travaillent en montagne.
Je ne suis pas tout seul.
J’arrive à proximité du troupeau
Je vais ralentir et passer le plus loin possible du filet
pour éviter d’une part de perturber et de déranger le troupeau
et d’autre part de déclencher les chiens
car la vitesse peut inciter les chiens à nous courir après
Les chiens de protection sont alertés quotidiennement par des dizaines de passages.
Je passe tranquille, j’observe ce qu’il se passe.
Tout se passe bien.
Maintenant je vais vous emmener avec moi sur une autre situation,
où le troupeau sera libre, je vais vous montrer comment se comporter quand le chien peut venir à notre contact.
Voilà, j’arrive vers le troupeau. J’ai posé le pied à terre.
Je passe à côté des brebis sans les perturber.
Là j’ai un chien qui vient vers moi. Je peux mettre mon vélo face au chien.
La vitesse peut exciter les chiens. Poser le pied à terre si vous devez traverser le troupeau, ou en cas d’intervention des chiens. Mettre le vélo comme objet barrière.
Voilà les deux chiens viennent vers moi. Ils ont l’air assez sympas donc je peux continuer mon chemin. Mon comportement n’inquiète pas les chiens.
Vous voyez que je suis toujours en train d’observer les chiens. Ce n’est pas parce que le berger est présent que les chiens ne vont pas réagir fortement. Je dois adapter mon comportement, qu’il y ait un berger ou pas, pour ne pas déclencher les chiens.
J’attends d’avoir passé tout le troupeau pour reprendre ma route, me mettre sur le vélo et pédaler.
Parfois les chiens viennent beaucoup plus vivement :
Vous voyez que le chien me fonce vraiment dessus, c’est un chien qui a déjà mordu.
Je me protège avec le vélo. Je contrôle soit avec la roue avant ou avec la roue arrière, pour ne pas que le chien puisse passer derrière.
Si le chien vient au contact, descendre du vélo et interposer le vélo.
Je ne risque absolument rien. Il n’y a aucun chien qui va passer par-dessus le vélo pour essayer de me mordre.
Là il détourne le regard, donc un comportement d’apaisement. Et moi je vais faire la même chose.
Je vais m’éloigner du troupeau et du chien, mais en marchant tranquillement.
Alors voilà en trail. Comme pour le VTT, aujourd’hui une course ça se prépare, parce que vous êtes amenés à rencontrer des chiens de protection dans les troupeaux.
Renseignez-vous avant de partir, comme vous vous renseignez pour la météo. Allez aux offices du tourisme, maisons des parcs régionaux ou nationaux pour savoir s’il y a des chiens.
Là j’entends les sonnailles d’un troupeau, je pense qu’on va rencontrer des chiens.
Je vais vous amener avec moi pour vous montrer comment il faut se comporter avec ces chiens.
Écouter, rester vigilant à son environnement.
Voilà le chien vient vers moi. Je m’arrête. Je mets un objet entre moi et le chien, pour maintenir une distance. Un objet barrière, pour ne pas que le chien rentre dans ma sphère individuelle.
Ça peut être une casquette, comme un sac à dos.
Mes bâtons sont en bas, pour ne pas effrayer le chien.
Vous pouvez utiliser la gourde. Si vous n’avez pas de gourde, ça peut être le sac à dos. Vous pouvez utiliser une casquette aussi.
Si vous n’avez rien du tout, utilisez votre t-shirt. Ça peut toujours vous être utiles pour faire cette barrière entre vous et le chien.
N’utilisez pas les bâtons, ne tapez pas sur les chiens.
N’utilisez pas de bombe à poivre ou de cailloux, car cela peut effrayer les chiens.
Ça peut les rendre agressifs.
Attention, ces attitudes peuvent rendre le chien agressif :
- accélérer et forcer le passage
- brandir vos bâtons
- jeter des cailloux aux chiens
- utiliser une bombe à poivre
Aujourd’hui, les chiens se rencontrent aussi bien en alpage, en vallée, en plaine… et tout l’année !
Dans toutes les situations, adapter son comportement et respecter le travail des éleveurs, des bergers et des chiens.
Retrouvez les autres films sur internet :
"chiens de protection : adoptez les bons gestes"
"chiens de protection : qui sont-ils ?"
Vidéo à retrouver sur dailymotion en version sous-titrée (français et anglais).
CLIP 2 - Chiens de protection des troupeaux : qui sont-ils ?
Chiens de protection et randonneurs
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Les chiens de protection des troupeaux
Qui sont-ils ?
Bonjour, je suis Jean-Marc Landry, éthologue de formation.
Je travaille à la protection des troupeaux depuis de nombreuses années
notamment avec les chiens de protection des troupeaux,
ces grands chiens qui protègent le bétail contre les prédateurs.
Et aujourd’hui je vous emmène avec moi, pour vous présenter ces chiens, vous montrer que c’est des chiens extraordinaires.
Allez, je vous emmène avec moi, venez !
Le berger travaille avec deux types de chiens :
Le chien de conduite pour conduire le troupeau
Le chien de protection des troupeaux, envers les prédateurs et les chiens divagants.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces grands chiens, que nous dénommons chiens de protection des troupeaux,
ne sont pas des chiens d’attaque. Ils n’ont pas appris à attaquer.
Ce sont des chiens dissuasifs…et donc aboyeurs !
Pour dissuader, ils s’approchent de vous et ils aboient.
Bien sûr, vous aurez la perception d’un chien agressif, parce qu’il est là pour alerter, pour signaler sa présence.
Mais ça ne veut pas dire qu’il va vous agresser. Ce ne sont pas des chiens d’attaque.
Souvent, quand on ne connait pas les chiens, on confond cette dissuasion
("je m’interpose, je viens faire un contrôle") avec une agression.
La dissuasion et le contrôle ne sont pas des comportements agressifs, mais peuvent être perçus comme tels par le randonneur.
On est très exigeants avec ces chiens.
On leur dit : "Quand des randonneurs passent, il ne faut pas réagir"
"Quand le randonneur passe trop près du troupeau, il faut réagir"
"Quand le chien du randonneur rentre dans le troupeau, il faut réagir"
"S’il y a des vols d’agneaux, il faut réagir"
"Si le chien est tenu en laisse, il ne faut pas réagir"
Il faut comprendre que, dans notre société, c’est le chien avec lequel on est le plus exigeant.
Les chiens vont m’arriver dessus.
Si un humain arrive à identifier un objet à plus de 22 mètres, le chien doit s’approcher à environ 6 mètres pour identifier ce même objet.
Le chien doit s’approcher car il a une mauvaise vue. Parler aux chiens est donc essentiel.
Le comportement d’aboiement est un comportement normal, puisque c’est des chiens qui ont été sélectionnés pour aboyer, c’est-à-dire donner l’alerte au berger, qui devait intervenir quand il y a un problème.
Dans l’évolution de ces chiens là, on a des chiens de plus en plus grands, capables d’intervenir seuls sans la présence du berger.
Mais l’aboiement est resté. Ce sont des chiens qui sont très aboyeurs.
Ces chiens sont là pour protéger le troupeau contre les loups.
On a encore eu une attaque, pas cette nuit mais la nuit d’avant.
On réalise de plus en plus que des chiens qui peuvent être très efficaces face au loup
(on les a vus, on les a filmés se battre)
et le lendemain matin, ils sont très sympas avec nous, très sympas avec les randonneurs qui passent.
Le chien peut être à la fois efficace face aux prédateurs et sympathique avec les randonneurs.
Ces chiens sont des chiens extraordinaires.
Il n’y a pas beaucoup de chiens qui sont capables de faire ça.
Ce sont aussi des chiens qui doivent prendre des décisions, ils doivent être capables de travailler sans humain.
Quand il y a un problème, ils doivent gérer le problème.
En l’absence du berger, les chiens doivent être capables de travailler seuls.
On a des chiens qui sont très bons, et qui savent exactement ce qu’il faut faire.
Il y a un lien qui est très fort entre le chien et le troupeau.
Là il fait beau, mais ils y sont par tous les temps : mauvais temps, brouillard, neige…
On doit en prendre soin. Le berger et l’éleveur en prennent soin,
mais nous, en tant que randonneurs, en tant qu’utilisateurs de cet espace montagnard, on doit aussi prendre soin de ces chiens,
parce qu’ils nous rendent service, parce qu’ils permettent la coexistence entre la présence de prédateurs et le maintien d’un pastoralisme raisonné.
Ils sont les garants entre la coexistence de l’élevage et des prédateurs.
Respecter les chiens et leur travail.
Rappel des bons gestes :
Contournez le troupeau… si possible
A proximité du troupeau : se signaler
Si les chiens approchent :
S’arrêter
Faire face aux chiens
Ne pas fixer les chiens dans les yeux
Parler aux chiens… calmement
Mettre un objet entre vous et les chiens.
Voir la vidéo : "comment se comporter face aux chiens de protection des troupeaux".
Vidéo à retrouver sur dailymotion en version sous-titrée (français et anglais).
CLIP 1 - Chiens de protection : adoptez les bons gestes !
Chiens de protection et randonneurs
Besoin d’un décodeur ?
Comment se comporter face aux chiens de protection des troupeaux ?
Bonjour, je suis Jean-Marc Landry, éthologue de formation
Je travaille à la protection des troupeaux depuis de nombreuses années, notamment avec les chiens de protection des troupeaux, ces grands chiens qui protègent le bétail contre les prédateurs.
Et aujourd’hui je vous emmène avec moi, pour vous présenter ces chiens, vous montrer que c’est des chiens extraordinaires, et surtout vous montrer comment on peut se comporter, on se doit se comporter face à ces chiens.
Allez, je vous emmène avec moi, venez !
Les bons gestes :
Contournez le troupeau… si possible
A proximité du troupeau : se signaler
Si les chiens approchent :
S’arrêter
Faire face aux chiens
Ne pas fixer les chiens dans les yeux
Parler aux chiens… calmement
Mettre un objet entre vous et les chiens.
Voilà, j’arrive sur le troupeau, qui est à la chaume, c’est-à-dire au repos.
Il ne faut pas le perturber et perturber les chiens. Je vais contourner le troupeau si c’est possible.
Il est vraiment important de se signaler, de ne pas surprendre les chiens, car ils sont en train de dormir.
Les chiens travaillent beaucoup la nuit.
Je vais dire "Oh le chien !"
Comme ça ils peuvent m’identifier, ça permet d’éviter qu’ils soient surpris par ma présence.
Si les chiens viennent vers vous…
Alors là j’ai perturbé les bêtes, voilà les chiens qui arrivent.
Si vous voyez les chiens, simplement marchez tranquille.
Et quand le chien s’approche de vous, toujours, toujours s’arrêter.
Toujours faire face aux chiens.
Après il faut parler aux chiens.
"Salut le chien !"
Il ne faut pas le fixer dans les yeux, mais parler au chien, pour rassurer le chien.
Vous voyez que les chiens se calment très vite.
Si j’approche un chien, je devrai contourner le chien.
Le fait de marcher sur le chien comme ceci, c’est une menace.
Regardez le chien, il a peur de moi.
Quand les chiens aboient, c’est parce qu’ils ont peut-être peur de vous.
Vous êtes là pour rassurer le chien. Vous n’êtes pas là pour l’agresser.
Si un ou plusieurs chiens courent rapidement vers vous…
courir vers un intrus est un comportement normal
Adopter les mêmes règles : s’arrêter, faire face aux chiens, parler aux chiens…
Vous voyez, les chiens vont m’arriver dessus.
Ils vont me foncer dessus.
Vous avez vu, j’ai enlevé mon chapeau.
Mettre un objet entre moi et le chien, permet au chien de prendre contact avec l’objet et pas avec moi.
Le chien ne rentre pas dans ma sphère individuelle.
Tout objet que nous avons sur nous, on peut l’enlever et le placer devant le chien.
On peut utiliser un sac à dos ou une veste.
Quand le chien est dans votre sphère individuelle, vous êtes très vulnérable.
Un chapeau, une veste, un sac à dos vous permet de mettre une distance entre vous et le chien,
et cette distance vous permet de rester calme.
Gardez les épaules détendues.
Le chien voit si vous êtes crispés, avec les trapèzes comme ceci ; le chien voit que vous avez peur.
Cet objet me permet de rester détendu et de maîtriser la situation.
Si vous avez adopté le bon comportement : faire face au chien,
lui parler, avoir un objet entre vous et le chien,
ça permet d’apaiser la situation.
Vous êtes là pour rassurer le chien, vous n’êtes pas là pour l’agresser.
Eviter absolument :
De jeter des cailloux aux chiens
De brandir un bâton
L’usage d’une bombe aux poivres
Cela risquerait de rendre les chiens agressifs.
Tous les gestes que vous faites à proximité du troupeau doivent se faire gentiment, tranquillement.
Dès que le chien se calme, poursuivez votre chemin doucement.
Vidéo à retrouver sur dailymotion en version sous-titrée (français et anglais).
Ces quatre clips ont été réalisés par Jérôme BOUVIER sur une idée de Jean-Marc LANDRY, IPRA.
Télécharger les sous-titres (.srt) :
"C’est quoi au juste un chien de protection ?"
réalisé par les services pastoraux sur massif alpin, le SUACI et le PNR du Massif des Bauges, avec le soutien financier de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes
Vidéo à retrouver sur youtube en version sous-titrée.
Rasco & Nous
Ce film, à destination des professionnels de l’élevage mais également du grand public, nous invite à suivre différentes exploitations dans leur introduction et/ou utilisation de chiens de protection de troupeaux. Il permet également d’aborder des thématiques plus larges, comme le multiusage et la cohabitation avec les autres usagers de la nature.
Ce film est désormais disponible sur Youtube, dans son intégralité ou découpé par séquences thématiques (avec sous-titres français).
Plus d’informations sur le site internet de l’IDELE
Les gardiens de nos troupeaux

Vidéo à retrouver sur dailymotion en version sous-titrée
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Pour beaucoup la montagne est considérée comme un lieu de loisir et de détente.
Mais pour les éleveurs, c’est avant tout un lieu de travail et de vie.
L’élevage en montagne joue un rôle économique et écologique, structurant les paysages et la vie des hommes.
Mais de nombreuses contraintes pèsent sur l’activité pastorale, comme la baisse du prix de la viande, le confort sommaire des cabanes ou la diminution du nombre de bergers. Et depuis quelques années, une nouvelle menace fait sa réapparition : le loup.Pour y faire face, les bergers doivent réapprendre à protéger leurs troupeaux. Le soir ils rentrent leurs bêtes dans des parcs, et ils utilisent à nouveau une technique ancestrale : les chiens de protection.
Les gardiens de nos troupeaux
Rougon, Alpes-de-Haute-Provence, Mars
Gilbert Gaillan est éleveur de moutons. Pour l’aider à garder ses 1 500 brebis, il utilise depuis plusieurs années des chiens de protection. Cette saison encore, il a intégré à son troupeau trois jeunes montagnes des Pyrénées, des « patous ».
« Une petite caresse au moment de la bouffe, pour qu’ils sachent que c’est nous qu’on leur donne. »
Ces chiens en sont pas comme les autres. Les chiens de protection sont efficaces, car ils considèrent le troupeau comme leur propre famille. Leur instinct les pousse alors à défendre les brebis contre les éventuelles menaces. C’est pourquoi Gilbert place ses patous dès le plus jeune âge au contact des moutons. Il développe ainsi leur attachement au troupeau.
Les chiots grandissent à la bergerie, avec le troupeau.
Pendant cette période sensible qu’est la mise-bas, l’éleveur ne dort que quelques heures par nuit. L’élevage et l’éducation des chiens représente une charge de travail supplémentaire. Mais il espère que les chiens seront rapidement autonomes et pourront l’aider à protéger le troupeau dès le printemps.
« L’essentiel c’est qu’il reste avec le troupeau en permanence, qu’il suive le troupeau tout le temps. Quand les brebis vont dehors, ils vont dehors. Quand on les met dedans, il va dedans. Avec les brebis en permanence. Ça c’est la règle. La règle première. Qu’il reste en permanence intégré au troupeau. »
La bergerie est à quelques centaines de mètres du village. Et les habitants ont pris l’habitude de croiser des patous, tout comme ceux-ci se sont habitués à l’activité humaine. Mais la présence d’un autre chien est toujours une curiosité, surtout pour les plus jeunes, en plein apprentissage.
Le chien fait preuve d’attachement envers le troupeau. Il le défend naturellement contre les prédateurs.
Rougon, Alpes-de-Haute-Provence, Juin
Trois mois plus tard, les chiots ont grandi. Gilbert a regroupé son troupeau sur les collines autour de son exploitation. L’élevage, ce n’est pas qu’en alpage. Les chiens sont toute l’année avec les brebis. Ici, les pâturages sont plus morcelés et les patous doivent être d’autant plus vigilants, car le troupeau peut rapidement se scinder en petits groupes.
« S’il se divise, automatiquement, les chiens vont se diviser. Et s’il y a un souci, ils sont moins efficaces. Ils travaillent moins en meutes, ils sont moins efficaces. Ce qui fait la force, c’est le nombre quand il y a un souci. Et s’ils se divisent, automatiquement, moins de force. Donc notre boulot c’est de les faire manger, de les faire évoluer pour les faire manger sur les zones dans lesquelles on veut les faire évoluer. De deux, les regrouper pour qu’elles puissent toujours être ensemble avec les chiens. »
Réussir l’éducation des chiens, c’est trouver le bon équilibre entre efficacité dans la lutte contre les prédateurs, et tolérance envers les hommes. Un bon chien doit être capable d’évaluer ce qui est une menace pour le troupeau. Gilbert compte notamment sur l’expérience des chiens plus âgés, pour donner l’exemple aux plus jeunes.
Le chien de protection est capable de déterminer ce qui est une menace pour le troupeau.
Col de Vars, Hautes-Alpes, Juillet
L’été, Gilbert retrouve les pâturages du col de Vars. Ici, il loue la montagne. Mais il sait que ces pâturages vont aussi être le terrain de jeu des vacanciers. Et que le tourisme est désormais une activité très importante pour la région.
Pourtant, le maintien du pastoralisme en montagne permet de garder des paysages ouverts, et les risques d’avalanche sont moins importants quand les pentes ont été pâturées.
Le pastoralisme entretient les paysages.
Les bergers travaillent avec deux types de chiens. Les chiens de conduite, qui permettent de regrouper les bêtes. Et les chiens de protection.
De nos jours, la majorité des troupeaux sont accompagnés de chiens de protection. Ils sont autonomes dans leur travail et veillent nuit et jour sur le troupeau. Ils sont à l’heure actuelle la méthode la plus efficace pour repousser les prédateurs.Les chiens travaillent seuls ou en groupe, en se répartissant autour du troupeau, en explorant les alentours, en faisant connaître leur présence. Ils sont entièrement dévoués au troupeau, et n’hésitent pas à se sacrifier pour les moutons en cas de danger.
« On les a pris quand elles sont arrivées. On les a laissées évoluer, elles sont allées manger là-bas derrière dans le petit vallon. On les a ramenées, on les a passées au sel. Et après l’heure arrive qu’elles sont obligées de chaumer. La chaleur les prend. On les positionne à des endroits que nous choisissons, à l’ombre des mélèzes, pour qu’elles soient à l’ombre pour chaumer. Et elles ruminent ce qu’elles ont mangé le matin, jusqu’à 4 ou 5 heures de l’après-midi. Et l’après-midi on recommence. On les laisse évoluer, on les dirige en fonction d’où on veut les faire pâturer, pour les faire manger. »
Les patous ne sont pas éduqués pour l’attaque. Ils utilisent la dissuasion. Ils peuvent aboyer ou courir à votre rencontre. Cela ne signifie pas qu’ils vont vous attaquer. Ils sont juste en train de faire leur travail, de remplir leur rôle. Les chiens viennent vérifier que vous ne constituez pas une menace pour le troupeau.
Lors de la rencontre, il faut rester calme. L’inspection ne durera pas que quelques instants. Descendez de vélo, contournez le troupeau et essayez de ne pas affoler les bêtes. Il se peut que les chiens vous accompagnent, tant que vous restez à proximité du troupeau.Si possible, contournez le troupeau ; restez calme et évitez les gestes brusques afin que les chiens comprennent que vous n’êtes pas une menace pour le troupeau.
« Quand on dort, on sait qu’ils y sont. S’il y a un désordre et qu’ils se manifestent, on l’entend. Avant, quand on n’en avait pas, la prédation arrivait et tu n’entendais pas forcément quand tu étais dans les cabanes. Ça n’aboie pas, ça fait rien. Le loup vient en silence, il vient travailler les brebis sans que tu ne t’en rendes compte. Quand tu t’en aperçois, c’est trop tard. On n’a pas les chiens pour s’amuser, puisqu’on les a par rapport à la prédation. Il faut que les gens comprennent que c’est un outil de travail. Ce n’est ni un amusement, ni un chien de loisir. »
Avant que la nuit tombe, Gilbert ramène ses bêtes au parc installé près de la cabane. C’est ainsi que se termine sa journée de berger. Le parcage des brebis est une précaution supplémentaire, qui facilite le travail des chiens.
La nuit a été paisible, et une nouvelle journée au grand air attend les brebis.
L’espace montagnard doit être partagé par ses différents utilisateurs, qu’ils soient bergers ou touristes. Depuis le retour du loup, le chien de protection fait à nouveau partie du paysage. Sa présence est nécessaire. Il faut respecter son travail, et celui des bergers.
Remerciements particuliers à l’éleveur Gilbert Gaillan, ainsi qu’à son entourage.
Pour plus de renseignements, consultez les plaquettes… et les panneaux sur les sentiers.
Film réalisé dans le cadre du plan national d’action sur le loup 2008-2012 dans le contexte français d’une activité importante et traditionnelle d’élevage.